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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 10:05

 

19/02/2012 05:46

L’association des maires du département, face aux difficultés des collectivités à obtenir des crédits, souhaite rappeler aux banques leurs responsabilités.

Philippe Crenner, directeur territorial des prêts à la Caisse des dépôts : « On recevra toutes les demandes de crédit […] mais ça ne pourra pas durer éternellement ».Philippe Crenner, directeur territorial des prêts à la Caisse des dépôts : « On recevra toutes les demandes de crédit […] mais ça ne pourra pas durer éternellement ».

 

Face à un tout petit peu plus de réglementation, on accorde beaucoup moins de crédits. On marche sur la tête ! Devant la difficulté croissante des collectivités locales à obtenir des crédits, l'adjoint au maire chargé des finances à Niort, Alain Piveteau, a invité les membres de l'association des maires des Deux-Sèvres, réunis en assemblée générale hier matin, à Mauzé-Thouarsais, à passer un message aux banques. « Moins de crédits, c'est moins de projets, moins d'investissements, moins de revenus, moins d'emplois, a-t-il alerté. Ce n'est pas à notre portée de changer le monde, mais nous pouvons au moins rappeler les banques à leurs responsabilités. »

 

Émotions pour la fin des mandats

Cette motion, proposée au vote par le président de l'association départementale des maires, Léopold Moreau, élu de Saint-Maixent-l'École, a été adoptée à l'unanimité moins une abstention. Philippe Crenner, directeur territorial des prêts à la Caisse des dépôts, venait d'expliquer la raison de la baisse du nombre de crédits accordés aux collectivités. « Les banques anticipent un durcissement des règles prudentielles avec la nouvelle réglementation bancaire dite Bâle III*, qui leur impose d'augmenter leurs propres fonds. » Elles préfèrent, en conséquence, prêter aux structures qui déposent de l'argent. Ce n'est pas le cas des collectivités. « Le gouvernement a demandé il y a quelques jours à la Caisse des dépôts de dégager une enveloppe de 2 à 5 milliards d'euros », a rappelé Philippe Crenner, avant d'ajouter : « On recevra toutes les demandes de crédit. On le fait bien volontiers mais ça ne pourra pas durer éternellement »« On nous propose des solutions à très court terme alors que nous avons besoin de financements sur le long terme, s'est inquiété Alain Piveteau. Il faut se rendre compte qu'il y a une bataille politique derrière Bâle III. » La situation donne en tout cas des « émotions » aux élus, comme l'a souligné Léopold Moreau, pour le financement des dernières années de leur mandat, « là où se concrétisent souvent les grands projets ».

 

nr.thouars@nrco.fr

 

* Réglementation publiée en 2010 sous l'impulsion du G20.

 

Léna Randoulet
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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 20:35

Banque centrale- 16/02/2012 | 16:23 - 572 mots

Par Christine Lejoux
L'intersyndicale de la Banque de France s'insurge contre la recommandation de la Cour des comptes de réduire les effectifs.
L'intersyndicale de la Banque de France « récuse toutes les recommandations » du rapport. A commencer par celle suggérant de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur trois, d'ici à 2020. Photo : Reuters
L'intersyndicale de la Banque de France « récuse toutes les recommandations » du rapport. A commencer par celle suggérant de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur trois, d'ici à 2020. Photo : ReutersL'intersyndicale de la Banque de France « récuse toutes les recommandations » du rapport. A commencer par celle suggérant de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur trois, d'ici à 2020. Photo : Reuters

Le rapport de la Cour des comptes sur la Banque de France est resté en travers de la gorge des syndicats de l’institution. Publié le 8 février, il pointait notamment du doigt la nécessité, pour la Banque de France, détenue à 100% par l’Etat, de tailler dans ses effectifs afin de réduire ses coûts. Une recommandation qui n’a bien évidemment pas été du goût des syndicats. Dans une belle unanimité, ces derniers ont dénoncé jeudi, lors d’une conférence de presse, un rapport qui sonne comme « une violente charge», et qui se base sur « une démarche tronquée et totalement viciée. »

 

Près des trois quarts des agents ont plus de 45 ans

Aussi, l’intersyndicale de la Banque de France « récuse toutes les recommandations » de ce rapport. A commencer par celle suggérant de ne remplacer qu’un départ à la retraite sur trois, d’ici à 2020. « Cette recommandation aboutira à une dégradation du service rendu à la collectivité et à l’abandon d’activités cruciales comme la gestion du surendettement.», déplore Michel Felce, conseiller général représentant le personnel de la Banque de France. Pour la simple raison que près des trois quarts des agents de la Banque de France étant âgés de plus de 45 ans, près de 40% du personnel partira à la retraite dans les toutes prochaines années

 

235.000 dossiers de surendettement gérés en 2011

Pour Michel Felce, le rapport de la Cour des comptes témoigne « d’une méconnaissance évidente des activités nouvelles qui nous ont été confiées depuis la crise financière. » Comme le traitement du surendettement des ménages, qui a représenté pas moins de 235.000 dossiers à gérer pour la Banque de France, en 2011. Ou encore comme la médiation du crédit, qui, avec quelque 25.000 dossiers instruits depuis 2008, a permis de sauver 250.000 emplois au cours des trois dernières années.

 

13.000 agents à la Banque de France contre moins de 10.000 à la « Buba »

Ces deux missions, au passage, ne font pas partie des attributions de la Bundesbank, la banque centrale allemande, à laquelle la Cour des comptes fait référence dans son rapport. Conséquence, et bien que la « Buba » emploie moins de 10.000 collaborateurs contre 13.000 pour la Banque de France, les syndicats de l’institution française estiment que cette dernière « n’est pas en sureffectifs, bien au contraire. »


Les syndicats de la Banque de France sont d’autant plus remontés contre la Cour des comptes que, selon eux, son rapport ignore également les efforts entrepris ces dernières années. A savoir la réduction de 10% des effectifs de l’institution, de 2004 à 2009, dans le cadre de son plan de redressement. Un plan que Christian Noyer lui-même, le gouverneur de la Banque de France, avait rappelé au bon souvenir de la Cour des comptes, le 8 février. Ajoutant que « ne remplacer qu’un départ (en retraite) sur trois ne se fonde sur aucune hypothèse réaliste, sauf à envisager une réduction significative du périmètre des activités. »

 

Les syndicats veulent un débat public sur l’avenir de l’institution

Reste que Christian Noyer entend renouveler un départ sur… deux, seulement. Ce qui implique la suppression de 2.500 postes d’ici à 2020. Cette décision, annoncée en décembre, sera détaillée à la fin du premier semestre. Les syndicats, qui jugent cette restructuration « drastique », fourbissent déjà leur armes. « L’avenir de la Banque de France doit faire l’objet d’un débat publique et non d’arbitrages à visée financière entre l’institution et le Trésor », prévient Michel Felce.

 
Christine Lejoux - 16/02/2012,
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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 14:56

Note économique confédérale CGT : Financement des collectivités territoriales, les banques doivent assumer leurs responsabilités.

 

Pour prendre connaissance de cette note cliquez ci-après : link

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 10:16

Collectif CGT des Agents des SDIS de France

 

Le 15 févriernous appelons tous les sapeurs pompiers professionnels à faire part de leur dégoût face à un tel déni de démocratie syndicale, à exiger le retrait des décrets présentés ce jour là au Conseil Supérieur de la fonction Publique Territoriale, à exiger l’annulation du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la « dynamique des acteurs de la sécurité civile » en participant à une manifestation nationale suivie d’un rassemblement sur la capitale,

 

Contre le mépris ! Contre l’ignorance !

Contre cette réforme désastreuse !



Le 15 février mobilisons nous !!

Regroupement dès 11 heures place d’Italie pour un départ vers 13 heures direction place de la Nation pour un grand rassemblement où nous ferons part du déroulement du conseil supérieur de la fonction publique territoriale et de notre dégout face au scandale de l’organisation de cette réforme.

Dénonçons les coupables !!!



Le combat que nous menons pour sauver notre filière s’inscrit pleinement dans le combat que mène la confédération européenne des syndicats contre l’austérité ! Le 29 février prochain, à la veille du sommet européen, les syndicats appellent à dire non à l’austérité et exiger des réponses pour l’emploi et la justice sociale.

Les sapeurs-pompiers, exemple de la l’injustice sociale, se doivent d’être présents dans toutes les actions interprofessionnelles organisées sur tout le territoire.

 

Ne laissons pas sacrifier notre filière sur l’autel de l’austérité !

grevepompier 120217-n2

 

Il est vraiment temps d'éteindre l'incendie qui ravage les services publics

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 11:50

Pour un Pôle public financier apte à garantir le financement des moyens permettant l’accès de TOUTES et TOUS aux Droits économiques et sociaux fondamentaux :

 


- DROIT À L’EMPLOI ET À UN REVENU DÉCENT
- DROIT À DES SERVICES PUBLICS DE PROXIMITÉ ET DE QUALITÉ
- DROIT AU LOGEMENT
- DROIT À LA CONVERSION ÉCOLOGIQUE DE L’ÉCONOMIE
- DROIT À L’INCLUSION BANCAIRE ET FINANCIERE

 

Madame, Monsieur la/le candidat(e),

 

Nous avons pris connaissance des propositions que vous formulez, dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, afin de faire face aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux auxquels est confronté notre pays. Nous savons que celles-ci visent notamment à répondre aux difficultés que rencontre un nombre croissant d’hommes et de femmes, victimes d’une crise provoquée par la cupidité des banques qui ont privilégié les intérêts de leurs actionnaires à ce qui devrait être leur raison d’être, le financement de l’économie et la satisfaction des besoins sociaux.

 

Nous tenons toutefois à attirer votre attention sur une dimension particulière de ces difficultés : la crise et les politiques d’austérité auxquelles elle sert de prétexte compromettent l’accès d’une fraction de plus en plus large de la population à un certain nombre de droits fondamentaux constitutifs de notre modèle social. Qu’il s’agisse du droit à l’emploi et à un revenu décent, du droit au logement, du droit à une protection sociale de haut niveau, du droit à des services publics de qualité et de proximité, du droit à un cadre de vie préservé et respectueux de l’avenir de la planète ou du droit à l’inclusion bancaire ; Ces droits, garants de la cohésion sociale et territoriale de notre pays et de la qualité de vie de nos concitoyens, ne seront effectifs que si les conditions de leur financement sont garanties. Cela implique que le système financier soit au service d’un développement humain durable, favorise un développement équilibré des territoires en soutenant notamment les acteurs de l’économie sociale et solidaire et le financement des PME/TPE créatrices d’emplois, facilite l’action des collectivités locales et contribue à la nécessaire conversion écologique de l’économie.

 

Nous sommes bien conscients que la poursuite de ces objectifs suppose une profonde réorientation et un plus grand contrôle social de l’activité des banques. Mais quelles que soient les modalités de ce contrôle, nous sommes convaincus qu’il y a nécessité et urgence à ce que la puissance publique se dote d’un instrument lui permettant d’influer directement sur la sphère financière. Il s’agit d’y faire prévaloir l’intérêt général et les choix collectifs et de disposer des moyens de garantir le financement de l’accès de tous aux droits fondamentaux.

 

C’est le sens de la proposition de création d’un pôle financier public que portent, dans leur diversité, nos organisations et dont nous souhaiterions débattre avec vous.

 

Ce pôle financier public que nous appelons de nos vœux serait constitué par la mise en réseau d’institutions financières dans lesquelles l’État dispose d’une influence certaine, directement ou indirectement, même si les missions de ces établissements ont pu être dévoyées, l’objectif étant de faciliter la complémentarité de leurs interventions dans le cadre d’une cohérence globale.

 

Il regrouperait donc des institutions financières publiques (Banque de France, Caisse des Dépôts et ses filiales financières, OSEO, Société des participations de l’État, Banque Postale, UbiFrance, Agence française de développement, Institut d’émission des départements d’Outre-Mer, Institut d’Emission d’Outre-Mer, CNP Assurance), ou dont l’activité relève d’une mission de service public (Crédit foncier, Coface). En ferait bien évidemment partie, toute banque ou société d’assurance dans laquelle l’État viendrait à prendre une participation majoritaire ou à laquelle seraient attribuées des missions de service public.

 

Ce dernier point pourrait concerner en particulier les Caisses d’épargne dont nous proposons qu’elles puissent renouer avec leurs missions historiques. Quelle que soit la solution retenue à leur égard, il est clair toutefois à nos yeux que la pleine efficacité du pôle financier public nécessitera qu’il puisse coopérer de façon étroite avec un pôle financier mutualiste et coopératif profondément rénové dans ses missions comme dans ses pratiques. Sa structure décentralisée, appuyée sur l’ancrage territorial de ses composantes, devrait également lui permettre de créer des synergies avec l’action économique des Régions.

 

Le rôle du pôle public ne sera pas en effet d’assurer la totalité du financement des projets qui lui seront soumis, ni a fortiori de prendre en charge ce qui n’est pas rentable pour laisser le reste au secteur privé, mais de jouer un rôle de catalyseur pour attirer vers ces projets d’autres financements, de la part des banques mutualistes mais aussi privées. Au-delà de ses concours financiers, il pourra mobiliser à cet effet toute la gamme des outils déployés par les établissements qui le constituent (expertise, conseil, garanties, accompagnement…).

 

Son intervention aura pour objectif de permettre que soit assuré le financement des investissements qui seront jugés socialement et écologiquement utiles :
- dans le secteur du logement : construction de véritables logements sociaux (PLUS et PLAI), rénovation et mise aux normes énergétiques des logements anciens aide à l’accession sociale à la propriété, soutien du logement locatif intermédiaire, création d’équipements tels que résidences étudiantes, maisons de retraites, foyers, centres d’hébergement...,
- dans le domaine des services publics : (hôpitaux, crèches, écoles, universités, eau, énergie, transports, Poste...),
- dans le secteur industriel : mise en œuvre d’une réelle politique industrielle créatrice d’emplois, formation des salariés, promotion de la recherche et de l’innovation,
- investissements permettant d’assurer la transition écologique et énergétique de notre économie (habitat, transports…),
- reconversion des filières agricoles industrielles vers une agriculture paysanne de proximité, développement solidaire des territoires (y compris ceux des outremers) et soutien à la relocalisation des activités de production, équipements des collectivités locales, infrastructures (routes, réseaux ferroviaires, ports...)…

 

Mais le pôle financier public devrait avoir, selon nous, deux autres objectifs, complémentaires du précédent :

- La sécurisation de l’épargne populaire et son orientation vers la satisfaction des besoins sociaux, afin de permettre à toutes les personnes, quels que soient leurs revenus, de se constituer une épargne, garantir que celle-ci ne s’évaporera pas dans les tourbillons des marchés et utiliser les fonds ainsi collectés pour financer les missions évoquées précédemment. Au-delà d’une réforme de l’épargne réglementée (déplafonnement des livrets d’épargne et plus grande centralisation des fonds collectés à la CDC), nous sommes favorables à l’ouverture d’une large réflexion sur les moyens qui permettraient de mobiliser et d’orienter vers l’intérêt général (financement de l’industrie et de la conversion écologique par exemple) une part significative des produits financiers défiscalisés. À titre d’exemple, les encours de l’assurance-vie – fortement défiscalisée et donc bénéficiant du soutien de la collectivité nationale dans une période difficile pour les finances publiques – représentaient fin novembre 2011 plus de 1 370 milliards d’euros dont la Cour des comptes vient de souligner que leur utilisation ne « correspondait pas aux besoins de financement actuels de l’économie ». Si ne serait-ce que 20% de ces fonds étaient obligatoirement orientés vers l’intérêt général, sous contrôle de la CDC, cela représenterait environ 275 milliards d’euros mobilisables (soit une somme équivalente aux encours actuels du Livret A et du LDD).

 

- L’inclusion bancaire : le pôle financier public est un outil indispensable pour permettre à tous, et plus particulièrement aux populations les plus fragiles, d’accéder aux services financiers (droit au compte, accès aux moyens de paiement et au crédit...), devenus indispensables pour mener une vie normale. Il assurerait également la protection des usagers, tant au niveau de la gestion des moyens de paiement que des situations individuelles (médiation, prévention et traitement du surendettement), et jouerait un rôle important en matière d’information et d’éducation financière.

 

Afin que l’action de ce pôle soit bien en phase avec les besoins exprimés par la collectivité et reflète les choix collectifs décidés démocratiquement, sa gouvernance serait assurée par une structure composée d’élu-es nationaux et locaux et de représentant-es de la société civile (syndicats, entreprises, associations…) Des structures analogues seraient créées au niveau régional, garantissant un réel contrôle social et permettant de faire le lien avec les mobilisations citoyennes dans les territoires.

 

Si un tel projet n’épuise pas l’indispensable réflexion sur le rôle des banques au regard de l’intérêt public, nous sommes convaincus qu’il peut contribuer puissamment à une réappropriation collective de la finance au service de l’intérêt général.

 

Même si elle n’est pas achevée, notre réflexion est suffisamment avancée pour permettre des échanges constructifs. C’est dans cet esprit que nous souhaitons vous rencontrer, dans le cadre d’une démarche qui nous amènera à solliciter l’ensemble des candidat(e)s à l’élection présidentielle soutenu(e)s par les formations politiques républicaines.

 

Enfin nous tenons à attirer votre attention sur les menaces qui pèsent sur l’emploi dans plusieurs des établissements qui pourraient rejoindre le pôle financier public : plan de suppression de 12 % des effectifs programmé au Crédit foncier, projet de suppression de 2 500 emplois d’ici 2020 à la Banque de France, incertitude sur le sort des 1 350 employés de Dexia…La réorientation du rôle et des missions de ces établissements, dans le cadre d’une nouvelle politique du crédit, nécessite de préserver les compétences susceptibles d’y contribuer. C’est la raison qui nous conduit à vous solliciter pour soutenir le principe d’un moratoire général visant à ce qu’aucune suppression d’emploi n’intervienne dans ces établissements.

 

Espérant vivement vous rencontrer et échanger avec vous, veuillez agréer, Madame, (Monsieur) la (le) Candidat(e), l’expression de notre très sincère considération.

 

Premieres organisations signataires du Collectif « Pour un pôle public financier au service des Droits ! »

  • AITEC (Association internationale des techniciens et chercheurs),
  • ATTAC FRANCE,
  • CFDT CRÉDIT FONCIER,
  • CFE-CGC CRÉDIT FONCIER,
  • CFTC CRÉDIT FONCIER,
  • CGT AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT,
  • CGT BANQUE DE FRANCE,
  • CGT CRÉDIT FONCIER,
  • COLLECTIF NATIONAL CGT CAISSES D'ÉPARGNE,
  • CONVERGENCE POUR LES SERVICES PUBLICS,
  • DAL (Droit au logement),
  • FÉDÉRATION CGT FINANCES,
  • FÉDÉRATION SUD PTT,
  • FO CRÉDIT FONCIER,
  • FONDATION COPERNIC,
  • INDECOSA CGT,
  • MARCHES EUROPÉENNES,
  • RÉSISTANCE SOCIALE,
  • SNP FO CAISSES D'ÉPARGNE,
  • SNUCLIAS FSU,
  • SNUP-FSU CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS,
  • SPUCE CFDT PARIS ILE DE FRANCE (Banque de france, caisses d'épargne, crédit foncier, agence francçaise de développement),
  • SU-SNA CRÉDIT FONCIER,
  • SUD CRÉDIT FONCIER,
  • UNION DES SYNDICATS CGT DU GROUPE CAISSE DES DÉPÔTS,
  • UNION SYNDICALE SOLIDAIRES

Tous les candidats seront approchés à l’exception de celui présenté par le Front National

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 11:46
Posted on 23 janvier 2012 par

La dette publique locale est un angle d’attaque idéal pour permettre aux collectifs locaux de poser les premiers jalons d’un audit citoyen de la dette publique. Pour vous aider dans votre action, le collectif national a déjà mis à votre disposition deux outils relatifs aux acteurs publics locaux (Un mode d’emploi de l’audit local des emprunts toxiques, ainsi qu’une proposition de mobilisation autour de l’adoption par les mairies de leur projet de budget)

 

 Voici un nouvel outil pour la mobilisation contre les emprunts toxiques, et pour un audit citoyen de la dette publique. Il vise à interpeller les collectivités locales et les mettre face à leurs responsabilités vis-à-vis de la question des emprunts toxiques, ainsi qu’à les enjoindre à participer à la dynamique de l’audit citoyen.

 

Cet outil se présente sous la forme d’un modèle de délibération qui pourrait être voté par le conseil municipal de votre collectivité locale [1]. Cette délibération rappelle le scandale des prêts toxiques et permet à l’assemblée délibérante de prendre position sur trois questions au cœur de notre action :

  • L’emprunt par les acteurs publics locaux
  • Le rôle de l’Etat en matière de financement des acteurs publics locaux
  • L’organisation d’un vaste débat citoyen sur la question de la dette publique

Vous pouvez transmettre à tous les maires de votre département ce modèle de délibération qu’ils peuvent adopter tel quel ou retoucher à leur guise, en utilisant cette lettre type. Les élus des communes touchées par le scandale des prêts « toxiques » et répertoriées par le journal Libération ainsi que ceux avec lesquels le contact est déjà établi par les comités locaux pourront faire l’objet de démarches plus appuyées. Demandez-leur de vous tenir informés des délibérations qui seront adoptées sur ce thème et si possible de vous en faire parvenir une copie.

 

Il est important de nouer avec eux un contact le plus fructueux possible, notamment en sollicitant des rendez-vous auprès des élus pour échanger avec eux de vive voix sur ces sujets. Dans tous les cas, un tel rendez-vous peut s’inscrire dans une démarche plus générale destinée à obtenir des informations sur la dette de la collectivité et voir si celle-ci possède des prêts « toxiques ».

 

Vous pouvez nous faire remonter l’information à l’adresse électronique du groupe de travail « Collectivités locales » : gro.n1329043548eyoti1329043548c-tid1329043548ua@co1329043548l-loc1329043548. Les résultats obtenus à travers la France seront publiés sur notre site internet (Rubrique « Un audit citoyen des collectivités locales » accessible par l’onglet « Agir »). Ils permettront par ailleurs de constituer un réseau de collectivités locales pour l’audit citoyen. Pour toute question supplémentaire, n’hésitez pas : gro.n1329043548eyoti1329043548c-tid1329043548ua@co1329043548l-loc1329043548

 

Le groupe de travail « Collectivités locales » de l’audit-citoyen


[1] En l’adaptant, cette délibération peut être également proposée aux autres acteurs publics locaux, notamment les Conseils généraux, les Conseils régionaux et les établissements publics de santé.

Les résultats obtenus à travers la France seront publiés sur notre site internet (Rubrique « Un audit citoyen des collectivités locales » accessible par l’onglet « Agir »).

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 11:41
Posted on 30 janvier 2012 par

Les acteurs publics locaux (collectivités locales, établissements de santé et organismes de logement social) assurent plus de 70 % de l’investissement public en France, essentiellement grâce à des emprunts conséquents. À la fin juin 2011, l’encours de la dette des collectivités territoriales s’élevait à 153,7 milliards d’euros (soit un peu moins de 10 % du total de la dette publique française) et celui des établissements publics de santé était de 24 milliards d’euros en 2010. Quant au logement social, le total de ses dettes financières était estimé à 89,5 milliards d’euros à la fin de l’exercice 2008.

 

 Jusqu’à la fin des années 1990, les banques (essentiellement Dexia, les Caisses d’épargne et le Crédit agricole) proposaient surtout des prêts classiques à taux fixe ou à taux révisable. Mais, très vite, Dexia a construit un engrenage diabolique associant un financement et un produit dérivé spéculatif dans un seul et même contrat. Le principe est simple : les premières années, la banque propose un taux bonifié artificiellement bas, avant d’enchaîner sur une prise de risque inconsidérée par la suite.

 

Par exemple, en novembre 2006, la mairie de Sassenage, près de Grenoble, a emprunté 4,47 millions d’euros auprès de Dexia au moyen d’un contrat fallacieusement dénommé « Tofix », dont le taux était de 3,57 % jusqu’en janvier 2009, puis dépendant des variations entre l’euro et le franc suisse jusqu’en janvier 2027, avant de redevenir fixe à 3,57 % jusqu’à son terme en janvier 2042. Avec de tels prêts dits « toxiques », la banque peut multiplier ses marges par 2 ou 3, voire davantage.

 

L’opération est d’autant plus intéressante pour elle que l’emprunteur seul supporte le risque. Même les analystes de l’agence de notation FitchRatings, que l’on ne peut pas suspecter d’anticapitalisme primaire, faisaient en juillet 2008 le constat suivant : « les prêteurs ont donc réussi à imposer une situation paradoxale où, au lieu d’être rémunérés pour prendre un risque (de crédit) supplémentaire, ils l’ont été pour faire prendre un risque (de taux) à leurs clients. »

 

Ces considérations n’ont pas arrêté Dexia et ses consœurs qui ont rivalisé d’imagination pour concevoir des prêts structurés avec des indices « exotiques » plus spéculatifs les uns que les autres : la parité entre l’euro et le franc suisse, mais aussi le yen, le dollar, l’inflation, les indices de la courbe des swaps, jusqu’au cours du pétrole. En 2008, Dexia proposait 223 prêts différents ! L’imagination financière au pouvoir laissera à la postérité les produits « snowball » (« boule de neige ») dont la particularité est d’ajouter des majorations de taux les unes aux autres sans possibilité de retour en arrière, ou les « produits de pente » qui font dépendre l’évolution du taux de la différence entre deux indices avec un coefficient multiplicateur de 5 ou 7. Comme ces prêts sont beaucoup plus rentables pour elles que les prêts classiques, à partir de 2008, les banques ont incité les collectivités à réaménager la totalité de leur dette en leur faisant miroiter un illusoire allègement de charges.

 

En 2010, une fois terminée la période bonifiée, un grand nombre d’acteurs publics locaux se sont retrouvés piégés par des taux de plus de 20 % et sans pouvoir transformer leurs « prêts toxiques » en prêts classiques, car cette option nécessite le paiement d’une soulte (indemnité de remboursement anticipé) d’un montant démesuré, parfois supérieure à la totalité du capital restant dû. Ainsi, en juin 2006, la commune de Thouaré-sur-Loire (7 500 habitants, près de Nantes) qui avait emprunté 4 millions d’euros à Dexia à un taux initial de 3,84 % a vu ce taux passer à 6 % en 2010 (provoquant un surcoût de 60 000 euros), puis à 12 % en 2011 (la mairie a refusé de payer les 290 000 euros de surplus demandés, l’équivalent de neuf emplois communaux).

 

Conscient d’avoir toléré des pratiques en contradiction avec les principes fondamentaux de la comptabilité publique de prudence et de spécialisation des exercices, et d’avoir laissé les collectivités locales s’engager dans des opérations de nature spéculative, l’Etat dut réagir face à l’ampleur pressentie du désastre. Il y eut d’abord, en décembre 2009, la signature d’une charte de bonne conduite, connue sous le nom de « charte Gissler », entre quatre grandes banques et certaines collectivités, mais qui se révéla très insuffisante car non contraignante. Puis, en juin 2011, l’Assemblée nationale décida la création d’une Commission d’enquête sur les produits à risque souscrits par les acteurs publics locaux, présidée par Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, durement touché avec 32 lignes de prêts structurés (sur un total de 46 lignes de prêts), dont un tiers sont très hautement toxiques.

 

Après six mois de travail, cette Commission d’enquête a publié en décembre 2011 un rapport édifiant. L’encours risqué est estimé à 18,8 milliards d’euros dont 13,6 milliards pour les seules collectivités, et cela n’est que la partie émergée de l’iceberg car beaucoup de prêts structurés sont encore dans leur première période de bonification.

 

Le travail de cette commission d’enquête a permis de mettre en évidence des défaillances à tous les niveaux de la puissance publique (trésoreries, préfectures, chambres régionales des comptes, Direction générale des collectivités locales, sans oublier les ministères concernés), la crédulité et le manque de sérieux de certains élus, mais surtout la responsabilité des banques. Coupables de défaut de conseil, quand ce n’est pas de tromperie, ce sont elles qui ont conçu des prêts complexes, dangereux et non conformes à la réglementation qui interdit aux acteurs publics de spéculer sur les marchés. Ce sont ces mêmes banques qui viennent aujourd’hui présenter aux Etats la facture de leur spéculation ayant mené à une crise de très grande ampleur. Rappelons que Dexia a été renflouée par les Etats français et belge en octobre 2008, puis de nouveau en octobre 2011 et son démantèlement est en cours.

 

Alors que le Parlement se prépare à adopter un texte de loi destiné à définir des règles de sortie des « prêts toxiques », le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique, relayé par une multitude de collectifs locaux en plein essor, veut informer et agir face à la situation financière dégradée des collectivités locales dont certaines ont déjà assigné leurs prêteurs en justice. Citoyens et élus doivent unir leurs forces pour identifier la partie illégitime de la dette locale et imposer son annulation.

Afin de les appuyer dans leur action, notre collectif propose aux collectivités concernées un modèle de délibération destinée à refuser les produits à risque tout en demandant aux autorités de l’Etat de les interdire pour l’ensemble des acteurs publics et d’exiger des banques la transformation des « prêts toxiques » en prêts classiques, sans surcoût, sans soulte, sans allongement de durée et sans clause léonine ou abusive. Coupables d’avoir ouvert la boîte de Pandore des « prêts toxiques », les banques doivent à présent supporter la totalité des surcoûts que leurs produits ont générés pour les emprunteurs.

 

par Damien Millet, porte-parole du CADTM France et Patrick Saurin, membre de l’exécutif national du syndicat SUD-BPCE

 

Publié en tribune sur lemonde.fr : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/30/aidons-les-acteurs-publics-locaux-a-sortir-des-prets-toxiques_1635645_3232.html

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 22:24
Posted on 30 janvier 2012 par

 

Les acteurs publics locaux (collectivités locales, établissements de santé et organismes de logement social) assurent plus de 70 % de l’investissement public en France, essentiellement grâce à des emprunts conséquents. À la fin juin 2011, l’encours de la dette des collectivités territoriales s’élevait à 153,7 milliards d’euros (soit un peu moins de 10 % du total de la dette publique française) et celui des établissements publics de santé était de 24 milliards d’euros en 2010. Quant au logement social, le total de ses dettes financières était estimé à 89,5 milliards d’euros à la fin de l’exercice 2008.

 

 Jusqu’à la fin des années 1990, les banques (essentiellement Dexia, les Caisses d’épargne et le Crédit agricole) proposaient surtout des prêts classiques à taux fixe ou à taux révisable. Mais, très vite, Dexia a construit un engrenage diabolique associant un financement et un produit dérivé spéculatif dans un seul et même contrat. Le principe est simple : les premières années, la banque propose un taux bonifié artificiellement bas, avant d’enchaîner sur une prise de risque inconsidérée par la suite.

 

Par exemple, en novembre 2006, la mairie de Sassenage, près de Grenoble, a emprunté 4,47 millions d’euros auprès de Dexia au moyen d’un contrat fallacieusement dénommé « Tofix », dont le taux était de 3,57 % jusqu’en janvier 2009, puis dépendant des variations entre l’euro et le franc suisse jusqu’en janvier 2027, avant de redevenir fixe à 3,57 % jusqu’à son terme en janvier 2042. Avec de tels prêts dits « toxiques », la banque peut multiplier ses marges par 2 ou 3, voire davantage.

 

L’opération est d’autant plus intéressante pour elle que l’emprunteur seul supporte le risque. Même les analystes de l’agence de notation FitchRatings, que l’on ne peut pas suspecter d’anticapitalisme primaire, faisaient en juillet 2008 le constat suivant : « les prêteurs ont donc réussi à imposer une situation paradoxale où, au lieu d’être rémunérés pour prendre un risque (de crédit) supplémentaire, ils l’ont été pour faire prendre un risque (de taux) à leurs clients. »

 

Ces considérations n’ont pas arrêté Dexia et ses consœurs qui ont rivalisé d’imagination pour concevoir des prêts structurés avec des indices « exotiques » plus spéculatifs les uns que les autres : la parité entre l’euro et le franc suisse, mais aussi le yen, le dollar, l’inflation, les indices de la courbe des swaps, jusqu’au cours du pétrole. En 2008, Dexia proposait 223 prêts différents ! L’imagination financière au pouvoir laissera à la postérité les produits « snowball » (« boule de neige ») dont la particularité est d’ajouter des majorations de taux les unes aux autres sans possibilité de retour en arrière, ou les « produits de pente » qui font dépendre l’évolution du taux de la différence entre deux indices avec un coefficient multiplicateur de 5 ou 7. Comme ces prêts sont beaucoup plus rentables pour elles que les prêts classiques, à partir de 2008, les banques ont incité les collectivités à réaménager la totalité de leur dette en leur faisant miroiter un illusoire allègement de charges.

 

En 2010, une fois terminée la période bonifiée, un grand nombre d’acteurs publics locaux se sont retrouvés piégés par des taux de plus de 20 % et sans pouvoir transformer leurs « prêts toxiques » en prêts classiques, car cette option nécessite le paiement d’une soulte (indemnité de remboursement anticipé) d’un montant démesuré, parfois supérieure à la totalité du capital restant dû. Ainsi, en juin 2006, la commune de Thouaré-sur-Loire (7 500 habitants, près de Nantes) qui avait emprunté 4 millions d’euros à Dexia à un taux initial de 3,84 % a vu ce taux passer à 6 % en 2010 (provoquant un surcoût de 60 000 euros), puis à 12 % en 2011 (la mairie a refusé de payer les 290 000 euros de surplus demandés, l’équivalent de neuf emplois communaux).

 

Conscient d’avoir toléré des pratiques en contradiction avec les principes fondamentaux de la comptabilité publique de prudence et de spécialisation des exercices, et d’avoir laissé les collectivités locales s’engager dans des opérations de nature spéculative, l’Etat dut réagir face à l’ampleur pressentie du désastre. Il y eut d’abord, en décembre 2009, la signature d’une charte de bonne conduite, connue sous le nom de « charte Gissler », entre quatre grandes banques et certaines collectivités, mais qui se révéla très insuffisante car non contraignante. Puis, en juin 2011, l’Assemblée nationale décida la création d’une Commission d’enquête sur les produits à risque souscrits par les acteurs publics locaux, présidée par Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, durement touché avec 32 lignes de prêts structurés (sur un total de 46 lignes de prêts), dont un tiers sont très hautement toxiques.

 

Après six mois de travail, cette Commission d’enquête a publié en décembre 2011 un rapport édifiant. L’encours risqué est estimé à 18,8 milliards d’euros dont 13,6 milliards pour les seules collectivités, et cela n’est que la partie émergée de l’iceberg car beaucoup de prêts structurés sont encore dans leur première période de bonification.

 

Le travail de cette commission d’enquête a permis de mettre en évidence des défaillances à tous les niveaux de la puissance publique (trésoreries, préfectures, chambres régionales des comptes, Direction générale des collectivités locales, sans oublier les ministères concernés), la crédulité et le manque de sérieux de certains élus, mais surtout la responsabilité des banques. Coupables de défaut de conseil, quand ce n’est pas de tromperie, ce sont elles qui ont conçu des prêts complexes, dangereux et non conformes à la réglementation qui interdit aux acteurs publics de spéculer sur les marchés. Ce sont ces mêmes banques qui viennent aujourd’hui présenter aux Etats la facture de leur spéculation ayant mené à une crise de très grande ampleur. Rappelons que Dexia a été renflouée par les Etats français et belge en octobre 2008, puis de nouveau en octobre 2011 et son démantèlement est en cours.

 

Alors que le Parlement se prépare à adopter un texte de loi destiné à définir des règles de sortie des « prêts toxiques », le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique, relayé par une multitude de collectifs locaux en plein essor, veut informer et agir face à la situation financière dégradée des collectivités locales dont certaines ont déjà assigné leurs prêteurs en justice. Citoyens et élus doivent unir leurs forces pour identifier la partie illégitime de la dette locale et imposer son annulation.

 

Afin de les appuyer dans leur action, notre collectif propose aux collectivités concernées un modèle de délibération destinée à refuser les produits à risque tout en demandant aux autorités de l’Etat de les interdire pour l’ensemble des acteurs publics et d’exiger des banques la transformation des « prêts toxiques » en prêts classiques, sans surcoût, sans soulte, sans allongement de durée et sans clause léonine ou abusive. Coupables d’avoir ouvert la boîte de Pandore des « prêts toxiques », les banques doivent à présent supporter la totalité des surcoûts que leurs produits ont générés pour les emprunteurs.

 

par Damien Millet, porte-parole du CADTM France et Patrick Saurin, membre de l’exécutif national du syndicat SUD-BPCE

 

Publié en tribune sur lemonde.fr : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/30/aidons-les-acteurs-publics-locaux-a-sortir-des-prets-toxiques_1635645_3232.html


Les deux auteurs sont aussi membres du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique.

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 08:30

Humanité Quotidien

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 23:37

 

PAR LAURENT MAUDUIT

ARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 1 FÉVRIER 2012

 

C’est une initiative opportune qu’ont prise de nombreux syndicats et associations, dont Attac, la Fondation Copernic, le DAL et de nombreux syndicats de diverses sensibilités (CGT, CFDT, SUD, FO, Unsa…) en faveur d’un pôle public financier : ils ont adressé ce mercredi une lettre interpellant les différents candidats déclarés à l’élection présidentielle (à l’exception de celle du Front national) pour leur demander de se prononcer «pour un pôle public financier en faveur des droits ».

 

 

Cet appel, et les signataires qu’il comprend, peut être consulté en cliquant ci après: http://www.mediapart.fr/files/Lettre_aux_candidat.pdf:

 

Pour signer la lettre, cliquez ci après : link



Et ils ont décidé de former ensemble un collectif pour peser sur le débat public.

Dans le débat de la campagne présidentielle, cet appel risque d’avoir un large écho pour plusieurs raisons.»

D’abord, la crise a mis en évidence la défaillance ou l’incurie des banques privées françaises en de nombreux domaines, celui en général du financement de l’économie mais aussi celui du financement de besoins sociaux de première urgence.

 A gauche, tous les candidats ont donc ébauché des propositions plus ou moins précises tournant autour de l’idée de la création d’un pôle public financier pour répondre à ces missions. Mais d’un programme à l’autre, les contours de ce pôle ne sont pas toujours les mêmes, ou ils sont flous ; et les missions d’intérêt général qui pourraient être dévolues à ce pôle ne sont pas toujours bien définies.



Ainsi dans le projet de François Hollande (http://www.scribd.com/doc/79466577/Le-Programme-de-Francois-Hollande),

la proposition n°1 avance ceci : « Je créerai un banque publique d’investissement. A travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux Régions, pivot de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire.

 

Et la proposition n° 2 précise : « Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Pour cela, je doublerai le plafond du Livret de développement durable, en le portant de 6.000 à 12.000 euros. »

 

« Missions historiques »

De son côté, le « Programme du Front de gauche » (Editions Librio, 2 euros) porté par Jean-Luc Mélenchon défend longuement la création d’un « pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, Oséo, CNP, Banque postale), des banques et des associations mutualistes dans le respect de leur statut, et la nationalisation des banques et des compagnies d’assurances ».

 

Face à la diversité de ces propositions, de nombreux syndicats implantés dans ces secteurs ou des associations qui couvrent des domaines de la vie sociale concernés par ce type de financements publicsont donc décidé de se regrouper pour peser sur ce débat et faire entendre leur voix. Comme on peut le constater, la lettre aux candidats « pour un pôle public financier en faveur des droits » présente donc un double intérêt. D’abord, cet appel fait des suggestions précises sur les contours des établissements qui pourraient être englobés et il invite à réfléchir aux missions d’intérêt général qui pourraient être assumées. Ensuite, il sera un révélateur de la volonté de dialogue avec le mouvement social des différents candidats.

 

Dans le premier cas, le collectif préconise que le périmètre du pôle public financier soit très large : « Il regrouperait donc des institutions financières publiques (Banque de France, Caisse des dépôts et ses filiales financières, Oséo, Société des participations de l’Etat, Banque postale, Ubi France, Agence française de développement, Institut d’émission des départements d’Outre-mer, CNP Assurance), ou dont l’activité est une mission de service public (Crédit foncier, Coface). En ferait bien évidemment partie, toute banque ou société d’assurances dans laquelle l’Etat viendrait à prendre une participation majoritaire ou à laquelle seraient attribuées des missions de service public.»

 

Le périmètre de ce pôle va donc bien au-delà de ce que préconisent les socialistes, qui le plus souvent n’incluent dans ce pôle que la Caisse des dépôts, Oséo et La Banque postale. Le collectif va même encore plus loin. Evoquant les établissements à qui pourraient être confiées des missions de service public, il ajoute :

« Ce dernier point pourrait concerner en particulier les Caisses d’épargne, dont nous proposons qu’elles puissent renouer avec leurs missions historiques."

 

La proposition retient l’attention, car sur l’initiative de Nicolas Sarkozy et de son ex-bras droit, François Pérol, les Caisses d’épargne ont fusionné avec les Banques populaires, pour donner naissance à BPCE. Et dans la foulée, le Livret A a été banalisé. En clair, la double mission d’intérêt général qu’assumaient les Caisses d’épargne (rémunération de l’épargne populaire, grâce à un monopole de distribution partagé avec La Poste et le Crédit mutuel) et la Caisse des dépôts (financement du logement social, grâce à l’épargne ainsi collectée) a en partie été remise en cause. Et c’est à une quasi-privatisation de l’un des pivots de l’économie sociale à la française à laquelle on a assisté au cours de ces dernières années.



S’il était élu, François Hollande accepterait-il de détricoter le géant bancaire BPCE qui a été construit par Nicolas Sarkozy, ou à tout le moins voudrait il envisager que les Caisses d’épargne changent de statut, pour que lui soient de nouveau confiées des missions d’intérêt général ? Et lesquelles ? C’est, dans tous les cas, à un beau débat auquel invite ce collectif.



Le débat est d’autant plus important que le même collectif invite aussi à réfléchir aux « besoins sociaux » auxquels devraient répondre ce pôle financier public. On verra donc qu’il fait dans ce domaine de nombreuses suggestions. Pour améliorer le financement du logement social. Ou encore pour favoriser « l’inclusion bancaire », c’est-à-dire pour facilité l’accès des « populations les plus fragiles aux services financiers (droit au compte, accès aux moyens de paiement et au crédit…)».



Du même coup, ces propositions vont donc aussi avoir valeur de test de la volonté de dialogue des différents candidats. Car s’il est assez probable que Jean-Luc Mélenchon verra ces suggestions d’un bon oeil, que répondra de son côté le candidat socialiste ? Ayant fait le choix de conduire une stratégie solitaire, sans se soucier d’engager une confrontation avec les autres composantes de la gauche et de l’écologie politique, voudra-t-il malgré tout engager le dialogue avec ces syndicats et ces associations, qui le bousculent sur sa gauche ? Comme, en ces temps de crise économique et sociale, il s’agit d’une question majeure, les réponses des candidats devront être analysées méticuleusement. Et même leurs silences…

 

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