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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 23:11

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) juge « disproportionnée » l’utilisation de la biométrie pour contrôler les horaires des agents municipaux de Garges.

PAULINE CONRADSSON | Publié le 16.11.2012, 04h25

 GARGES-LÈS-GONESSE, mercredi. Les agents de la ville doivent appliquer deux doigts dans cette pointeuse biométrique qui enregistre leurs entrées et sorties.
GARGES-LÈS-GONESSE, mercredi. Les agents de la ville doivent appliquer deux doigts dans cette pointeuse biométrique qui enregistre leurs entrées et sorties. | (DR.)
Les représentants de la ville de Garges-lès-Gonesse peuvent crier victoire. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) vient d’émettre un avis défavorable à l’utilisation de la biométrie pour pointer les entrées et sorties des agents. Un système mis en place dans la commune il y a deux ans et controversé depuis. « A la suite d’une dizaine d’auditions, un consensus s’est clairement exprimé pour considérer comme disproportionnée l’utilisation de la biométrie aux fins des contrôles des horaires », estime la Cnil.

C’est en septembre 2010 que la mairie de Garges décide de lancer un nouveau logiciel de de temps pour le personnel municipal. Huit machines sont installées au début pour le centre technique municipal et la mairie. Les agents doivent appliquer deux doigts sur l’appareil pour badger matin et soir. L’identification se fait par le contour des doigts.

« C’est un outil de gestion des ressources humaines, explique Jérôme Ragenard, directeur de cabinet de Maurice Lefèvre, maire de Garges-lès-Gonesse. Avant, la présence des agents était basée sur le déclaratif. Certains se retrouvaient avec des heures supplémentaires qui dépassaient l’entendement. La badgeuse a mis fin à certaines pratiques. »

Mais tout de suite, les syndicats crient au scandale et portent plainte devant la Cnil. « Pour nous, c’est du flicage, explique Valérie Ruiz, représentante CGT. Mes doigts m’appartiennent. Et où est le contact humain là-dedans? Vous nous voyez expliquer à la machine qu’on est en retard à cause d’un accident qui bloquait la circulation et que l’on était bloqué dans le trafic? »

Des agents récalcitrants sont aussi sanctionnés par des avertissements et de mises à pied. Pour Hussein Mokhtari, chef de file (PS) de l’opposition et conseiller général, ce n’est pas le fait de badger qui dérange. « On n’est pas un laboratoire du CNRS avec des dossiers classés secret défense, réagit l’élu. Une badgeuse avec un système de cartes, pourquoi pas, mais la biométrie, c’est disproportionné! »

Ce qui fâche, c’est aussi le coût. Aujourd’hui, le système va être étendu à l’ensemble des services de la commune, avec une cinquantaine de machines. « On avoisine les 200000 € pour une collectivité qui n’est déjà pas vraiment riche, assure Valérie Ruiz. Quand on voit l’état des véhicules, du matériel, on se dit qu’il y a d’autres priorités. »

Si cette décision est une reconnaissance pour les syndicats, elle ne devrait pas entraîner de changement immédiat. En effet, la Cnil autorise les organismes où le dispositif fonctionne déjà à continuer de l’utiliser pendant une période de cinq ans. « Il faudra alors penser à un autre système », admet Jérôme Ragenard.

 

Le Parisien

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 10:04
Bezons : le conflit se durcit chez Revlon

(31/10/2012 17:29)

Les salariés de Revlon à Bezons ont entamé une grève générale illimitée. Ils ne sont pas satisfaits des conditions de négociation avec le géant des cosmétiques américains. Du coup, l’usine de Bezons était paralysée ces mardi et mercredi. Le site doit fermer début 2013.

 Les salariés de Revlon passent à la vitesse supérieure. Ils ont entamé une grève générale illimitée, pour protester contre les conditions de négociation imposées par leur employeur. « Le mouvement a été très suivi, quasiment à 100% » annonce les grévistes. Du coup, aucune marchandise ne rentrait ni ne ce mardi sortait des entrepôts. « Un chantage s’est installé, dénonce une employée du géant des cosmétiques américain. On nous a dit d’être gentils, si nous voulions toucher des indemnités. » Deux représentants américains de Revlon devaient venir rencontrer les salariés ces derniers jours. Une rencontre finalement annulée, à cause de l’ouragan Sandy qui s’est abattu sur les côtes américaines.

Le conflit se durcit donc, près de deux mois après l’annonce de la fermeture du site de Bezons. Ce sont 62 postes qui devraient être supprimés sur le site valdoisien, et plus de 90 sur l’Hexagone. Les salariés continuent toutefois à plaider le maintien de l’activité. Lundi prochain, ils se réuniront pour décider de la suite à donner au mouvement.



http://www.vonews.fr/article_18923
©vonews - Oct 2012
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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 15:17

 

Anne Collin | Publié le 02.10.2012, 07h00

 

« Cela ne résout rien sur le fond », tempêtent les syndicalistes FO de la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Val-d’Oise. Avec leurs collègues de la , ils dénoncent la fermeture au public, depuis hier, des accueils de Sarcelles et d’Argenteuil décidée par la direction. Ces deux antennes sont déjà fermées aux usagers deux semaines par mois depuis janvier 2011. « Une situation qui pénalise les allocataires, particulièrement les plus défavorisés », insistent les , précisant que la fermeture est effective jusqu’au 26 octobre inclus. « La multiplication des fermetures temporaires ne serait-elle pas le prélude à la disparition pure et simple des antennes de Sarcelles et d’Argenteuil? » interrogent-ils.

 


Côté direction, on invoque la volonté de réduire les délais de traitement des dossiers. « C’est un arbitrage mûrement réfléchi, affirme Christian Lepetitcorps, directeur général de la CAF 95. Car aujourd’hui, nous sommes dans une situation de tension qui n’est pas catastrophique, mais nous ne voulons pas tomber dans une situation que l’on aurait du mal à gérer. » L’objectif de la direction est de traiter 85% des demandes en moins de quinze jours, contre 63% aujourd’hui.

 


Un argument que n’acceptent pas la CGT et FO pour qui ces fermetures ne peuvent « en aucun cas pallier la disproportion entre effectifs et charge de travail », rappelant que vingt-sept permanences administratives ainsi que l’antenne de Gonesse ont fermé leurs portes entre 2007 et 2009. Une diminution des effectifs que ne nie pas la direction : « Comme dans tous les services publics, nous sommes face à un phénomène de ciseaux avec une hausse de notre activité due à la , mais aussi une diminution de nos budgets de fonctionnement, précise le directeur général. Il n’en demeure pas moins que les CAF, dont celle du Val-d’Oise, ont beaucoup amélioré leurs performances et leur qualité de service. » « Seuls l’arrêt des suppressions d’emplois et l’embauche immédiate de tout le personnel nécessaire permettront de mener à bien l’ensemble des missions de la CAF 95 », rétorquent les organisations syndicales.

 


La direction invite les allocataires à se rendre dans les autres points d’accueil ponctuels, à utiliser Internet ou le téléphone.

 

 

 

Le Parisien

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 16:10

(27/09/2012 09:00)

L’usine de Bezons du géant américain des cosmétiques Revlon va fermer dans le cadre d’un plan social. Au total, 94 emplois devraient être supprimés, à cause de pertes importantes. Les salariés dénoncent « des licenciements boursiers. »


 L’usine Revlon de Bezons vit ses dernières heures. Le géant américain des cosmétiques a annoncé la fermeture du site située dans le Val d’Oise. Au total, ce sont 94 postes (62 à Bezons, et 32 au siège social à Paris) qui devraient être supprimés. Si la date de fermeture n’est pas encore actée, elle devrait intervenir d’ici la fin de l’année.

Les salariés dénoncent « des licenciements boursiers », et ne comprennent pas cette annonce. La firme justifie cette fermeture par des pertes importantes sur ces dernières années. Sous couvert d’anonymat, une salariée estime pourtant « que la pente avait été redressée ces derniers mois. »

Le maire de Bezons, Dominique Lesparre (PCF) a écrit à Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif pour lui faire part du cas de Revlon, le 18 septembre dernier. Il avait déjà interpellé Arnaud Bazin, le président du Conseil général du Val d’Oise, sur cette question le 13 septembre dernier. Le plan social préparé par Revlon devrait être dévoilé au mois d’octobre.



http://www.vonews.fr/article_18437
©vonews - Sep 2012
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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 21:14

Après une semaine de grève, les salariés de l'entreprise ESD d'Argenteuil ont obtenu satisfaction à leurs revendications et le protocole de fin de conflit sera signé lundi

 

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 10:38

Selon les parents d’élèves de la FCPE, les lycéens d’Edmond-Rostand n’ayant pas de très bons résultats seraient incités à le quitter. Ils ont relevé 56 cas en deux ans.

Daniel PESTEL | Publié le 19.09.2012, 07h00

 SAINT-OUEN-L’AUMÔNE, HIER MIDI.Les pratiques de cet établissement de 1200 élèves sont pointées du doigt par les parents d’élèves de la FCPE.

SAINT-OUEN-L’AUMÔNE, HIER MIDI.Les pratiques de cet établissement de 1200 élèves sont pointées du doigt par les parents d’élèves de la FCPE. | (LP/D.P.)

 

Le lycée d’enseignement général et professionnel Edmond-Rostand se retrouve dans la tourmente. La de parents d’élèves FCPE accuse l’établissement de pousser ses élèves à la démission pour améliorer ses résultats. Une pratique qui ne se limiterait d’ailleurs pas à ce lycée. L’inspection académique dément toute pression ou démission forcée.

Hier midi, le sujet revenait en tout cas sur les lèvres de bon nombre d’adolescents à la sortie de l’établissement. Si certains ne semblent pas au courant, d’autres jeunes qui fréquentent encore l’établissement, témoignent de ces courriers (lire encadré). « Depuis plusieurs années, l’administration de cet établissement fait démissionner les élèves dont elle ne veut plus, accuse Bruno Brisebarre, départemental de la FCPE. Nous venons d’écrire au recteur pour que cessent ces pratiques. Une demande que nous formulerons également demain (NDLR : cet après-midi), à l’occasion de notre rendez-vous de rentrée avec la directrice d’académie. »

Un courrier confidentiel transmis aux parents

Les responsables de la FCPE s’appuient sur 56 lettres de démission d’élèves portant sur les deux dernières années scolaires, reçues le 30 août à son siège départemental, à Cergy, dans un courrier confidentiel. La moitié de ces lettres n’auraient eu d’autre motif que d’inciter les élèves à quitter le lycée Rostand.

Dans son courrier au recteur, Bruno Brisebarre évoque également le cas précis d’une élève admise en terminale professionnelle en section accueil en septembre 2011, mais seulement sous réserve de fournir un courrier de démission. « Lorsqu’elle a été reçue par le chef d’établissement en présence d’un de nos représentants, précise Bruno Brisebarre, il a été précisé à cette élève par un conseiller principal d’éducation que cette lettre lui était demandée parce qu’on ne s’inscrit pas au lycée pour bénéficier des réductions, cartes de transport et allocations familiales! » Du côté de l’inspection, on évoque une possible confusion. « Il a bien été demandé à cette jeune fille de fournir un courrier en début d’année scolaire, mais il s’agissait de son attestation de stage de première et non pas d’un courrier de démission, indique Martine Gauthier, la directrice d’académie. Il s’agissait de moyens d’acter un départ volontaire, pour cause de déménagement, de changement d’orientation ou d’entrée dans la vie active. » L’inspection académique a porté plainte à propos de ces 56 lettres dérobées dans l’établissement le mois dernier.


Le Parisien

 

 

« Le proviseur m’a demandé une lettre de démission »

UNE ÉLÈVE, de terminale du lycée

D.P. | Publié le 19.09.2012, 07h00

 

 

Elève de terminale en section accueil, cette jeune femme passera un bac professionnel en fin d’année. Elle explique les raisons pour lesquelles elle a été convoquée avec ses parents en juin dans le bureau du proviseur du lycée Edmond-Rostand. « On était plusieurs élèves dans le même cas, raconte la jeune fille. L’année passée, en 1re, je ne venais pas souvent en . C’étaient des absences injustifiées. Le proviseur m’a demandé une lettre de démission pour me dissuader d’être absente. » Le courrier n’a pas été utilisé. Mais rangé dans son dossier, il peut servir de moyen de pression pour inciter l’élève à changer de comportement. La menace a fonctionné puisque, depuis la rentrée, la lycéenne est plus assidue. D’autres terminales professionnelles évoquent également des courriers, ceux-là « d’engagement à bien travailler », obtenus auprès de mauvais élèves, sous la menace d’être renvoyés du lycée.

 

 

Le Parisien

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 10:33

Publié le 18.09.2012, 07h00

Les salariés de la mission locale du Parisis devraient se mobiliser à nouveau aujourd’hui à la suite de la confirmation de la prochaine dissolution de leur structure de travail. Plus de 4000 jeunes de 16 à 25 ans, sortis du circuit scolaire et sans , sont suivis chaque année par ces agents. Mais Argenteuil et Bezons ont décidé de quitter la structure intercommunale pour créer leur service d’accompagnement. Une réorganisation sera nécessaire, mais, pour le moment, les 25 salariés du site n’ont aucune garantie ni sur leur avenir, ni sur le fonctionnement de la mission. « On nous assure que le service sera maintenu. Mais par qui et dans quelles conditions? s’interrogent les employés. Nous savons seulement que nos 25 emplois sont caducs à la fin de l’année. » Une première grève a eu lieu jeudi dernier et une délégation devrait être reçue demain en sous-préfecture.

 

Le Parisien

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 10:30

ARGENTEUIL, HIER

| Publié le 18.09.2012, 07h00

(LP/D.P.)Zoom

Le ramassage des ordures ménagères à Asnières (Hauts-de-Seine) devrait être perturbé ce matin comme il l’a déjà été hier. La trentaine de conducteurs et d’éboueurs de l’entreprise ESD (Europe Service Déchets) du dépôt d’Argenteuil est en grève illimitée depuis hier à l’aube. Les salariés de la société installée dans la zone d’activités du Val-d’Argent réclament, entre autres, une hausse de salaire de 5% (de l’ordre de 50 € par mois), une prime d’habillage, le respect de la réglementation sur l’affichage des informations d’entreprise… « On a une seule douche et un seul toilette dans un état lamentable », se plaignent aussi les salariés. Ils soulignent avoir reçu des tenues qu’ils réclamaient de longue date depuis une quinzaine de jours seulement, alors que le conflit se profilait. Les plus anciens regrettent l’entreprise Derichebourg dont ils étaient les salariés avant le rachat par ESD en avril 2011. Une entrevue est prévue aujourd’hui avec la direction au siège à Viry-Châtillon (Essonne). Celle-ci n’a pas souhaité s’exprimer.

 

Le Parisien

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 22:29

cgt.jpgGREVE CHEZ ESD   

 Z.I DU VAL D’ARGENTEUIL                                                 

 

 

 

 

 

 Nous sommes une trentaine de salariés employés d’ESD (Europe Service Déchets) à Argenteuil.

 

Notre activité consiste à la collecte des ordures ménagères.

 

La majorité d’entre nous travaillait auparavant pour la société Derichebourg.

 

 En 2001 la société ESD fait une offre très alléchante à la mairie d’Asnières et prend le marché avec des prix très bas et un cahier des charges sur gonflé.

 

Nous sommes repris par cette société et c’est le début de notre calvaire, rien n’est plus comme avant :

 

- la charge de travail a augmenté.

 

-on doit ramasser les poubelles mais aussi balayer autour.

 

-on doit tirer les conténaires parfois sur plus de 300m et les rapporter à leur place.

 

-la mairie d’Asnières nous met la pression en nous faisant suivre par des agents municipaux.

 

-plus de vêtement de travail comme chez Derichebourg.

 

-sur le site d’Argenteuil pas de sanitaire en suffisance.

 

-pas d’augmentation de salaire.

 

-les fiches de paie c’est du n’importe quoi, il manque toujours quelque chose.

-nos camions ne sont pas lavés régulièrement, ce sont de vrais nids de

microbes et ils dégagent sur notre passage une puanteur insupportable.

 

-un encadrement arrogant et agressif, les avertissements pleuvent sur ceux d’entre nous qui ne respectent pas le cahier de charges de la mairie d’Asnières.

 

LUNDI 17 SEPTEMBRE c’est le ras-le-bol et nous décidons de nous mettre en grève illimitée avec le soutient de l’ULCGT d’Argenteuil.

 

A ce jour, la direction essaye de briser notre grève en utilisant une société concurrente, la société SEPUR de Gennevilliers, pour faire notre travail.

Elle fait aussi intervenir un huissier pour nous intimider.

 

Nos revendications sont les suivantes :

 

-augmentation des salaires, 100€ pour tous (uniformisation des coefficients).

 

-mise à disposition de sanitaire et de vêtements de protection.

 

-désinfection des camions.

 

-arrêt des sanctions et des « erreurs » sur nos fiches de paies.

 

-respect des conventions collectives concernant les primes de panier, de salissure et de douches.

 

Nous voulons juste travailler dignement et dans de bonnes conditions

 

On ne lâchera rien jusqu’à satisfaction de nos revendications !!!

 

Syndicat CGT ESD Argenteuil le 17/09/2012

 

Venez soutenir notre action au 8 rue GUY MOQUET à ARGENTEUIL

CONTACTEZ UL ARGENTEUIL 01 34 10 55 11 OU 06 72 01 83 93 OU 06 06 76 42 47

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 12:55
"On est là !" : il faut savoir débuter une grève

LE MONDE | 15.05.2012 à 12h38 • Mis à jour le 15.05.2012 à 17h55

Par Jacques Mandelbaum

Une image du film documentaire français de Luc Decaster, "On est là !".

Une image du film documentaire français de Luc Decaster, "On est là !". | ZEUGMA FILMS

 

Voici un documentaire qui mérite le détour. Il commence fort, par l'arrivée intempestive de travailleurs africains dans une petite entreprise de la banlieue parisienne. Ces hommes, visiblement exaspérés, cherchent le patron, qu'ils veulent ni plus ni moins séquestrer pour des raisons qui restent assez floues. La caméra est au milieu d'eux, le spectateur un peu perdu mais d'emblée ferré. Cette méthode - pas de commentaire, aucune explication, nul temps d'avance sur l'action qui se déroule - caractérisera d'ailleurs tout le film, qui gagne ainsi en impact ce qu'il perd en didactisme et en perfection technique.

Comme il apparaît assez vite, nous nous trouvons au siège de l'entreprise de nettoyage Clean Multiservices, qu'une vingtaine d'employés sans papiers, d'origines malienne et mauritanienne, investissent pour une occupation surprise, avec le soutien de militants associatifs. Ils sont là pour faire valoir leurs droits (heures supplémentaires non payées, salaires non versés...), après qu'une vingtaine de leurs camarades ont été victimes d'un licenciement abusif, et pour réclamer aussi leur régularisation.

 

Après avoir fait appeler la force publique dans un premier temps, le directeur de l'entreprise, qui n'apparaîtra jamais à l'écran, est acculé à la négociation. C'est ce bras de fer, filmé du côté des travailleurs siégeant nuit et jour dans la cour de l'entreprise, que filme Luc Decaster durant les trente-neuf jours que durera la négociation.

 

Il nous en montre, avec d'autant plus de force que son point de vue est délibérément focalisé sur l'une des parties, les rebondissements, les tergiversations, les dilemmes, tout au long d'une tractation où le chef d'entreprise alterne - pour se soustraire à ses obligations - la menace du dépôt de bilan et les tentatives de diviser le groupe déterminé qui lui fait face.

 

Partant, le film nous révèle également le fonctionnement d'une grève au jour le jour et de l'intérieur, le courage de ces hommes fragilisés par leur situation de faire face malgré tout, la solidarité démocratique dont ils font preuve pour unir leur sort, par-delà la différence de leurs origines et de leurs statuts. Certains moments, tournés devant la préfecture alors que des grévistes viennent d'arracher de haute lutte leur régularisation, sont tout bonnement bouleversants. Un film qui invite à se battre et à espérer.

 

A voir le vendredi 21 septembre 20H30

au cinéma le Figuier Blanc Argenteuil

 


Film documentaire français de Luc Decaster (1 h 10).

Sur le Web : www.onestla-lefilm.fr.

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